Comprendre la psychologie collective lors d’une catastrophe

Lorsqu’une catastrophe survient, on assiste à diverses réactions collectives.

Pouvant être plus ou moins adaptés, ces comportements tranchent avec les attitudes individuelles observées en temps normal.

Il s’avère alors nécessaire de les comprendre afin d’y faire face si un sinistre venait à se produire.

Les différentes réactions observées

Sur le plan individuel, on observe deux grands types d’attitudes dites « inadaptées » :

  • La réaction d’inhibition avec stupeur,
  • La réaction de panique.

Bien sûr, les troubles psychiques individuels peuvent, par leur intensité, être désorganisateurs, voire dangereux pour la communauté.

Du côté du groupe, le comportement collectif spontané peut être adapté ou non en fonction de la situation :

  • Les caractéristiques de l’événement : sa violence, sa brutalité, sa nature et son étendue.
  • La population concernée : personnalité et état psychologique des individus.
  • La préparation au risque reçue par les concernés : exercices d’évacuation ou simulation.

Quoi qu’il en soit, le principal risque collectif à éviter sera la panique, car elle peut provoquer des réactions particulièrement archaïques.

Le mouvement de panique

Les mouvements de panique résultent généralement des peurs collectives intenses, lorsque les risques encourus par la population sont considérés comme majeurs.

Victimes de préjudice ou non, les individus sont souvent soumis à un stress d’une importance extrême lors d’une catastrophe.

Ainsi, même si le danger est finalement moins réel qu’il n’est perçu, la peur et l’angoisse sont omniprésentes.

L’individu se fond dans le groupe

La plupart du temps, les populations touchées par un choc psychotraumatique soudain et intense régressent à un niveau de conscience archaïque et inadaptée.

L’entraînement du groupe va en effet inhiber l’activité intellectuelle, faire perdre à l’individu son sens critique et faire émerger l’inconscient collectif irrationnel.

Plus il y a de personnes impliquées, plus l’événement aura un caractère rassembleur et plus grande sera la compulsion à être entraîné.

C’est ainsi que par contagion, identification ou imitation, la foule va faire la même chose en même temps, et pensera pareil.

Une situation non contrôlée sera alors susceptible de s’amplifier ou se radicaliser.

L’individu, étant isolé, perd son libre arbitre et adhère à une idéologie, qu’il le veuille ou non. C’est le principe du viol des foules ; véritable lavage de cerveau effectué à travers un discours idéologique. 

Cette tendance explique par exemple la participation collective exaltée aux persécutions ethniques. Elle est également à l’origine des mouvements généralisés de fuite, des comportements d’agitation ou de prostration quasi suicidaire.

L’instinct grégaire domine

La peur collective intense dissout les capacités individuelles de la conscience pour ramener les individus du groupe à un niveau intellectuel archaïque. 

La contagion psychique et l’accentuation des instincts grégaires (propres à l’être humain) associés à un mécanisme régressif de type infantile vont inciter le collectif à adopter des comportements inadéquats, mais surtout des manifestations irrationnelles, non maîtrisées.

Dans ce cas, la violence désordonnée et asociale envers les biens et personnes qui les accompagnent vient aggraver les conséquences de la catastrophe.

Le groupe n’est pas organisé

Rapidement, on peut voir des îlots d’hommes se former, qui, pour s’échapper du lieu du danger, vont piétiner d’autres personnes, se faufiler dans des endroits inaccessibles et dangereux, ou encore prendre des risques inutiles pour essayer de s’éloigner d’une mort toujours possible.

Une réaction qui se propage par imitation

Cependant, ce groupement qui peut paraître cohérent (à l’exemple de la fuite de milliers de véhicules vers la même direction) ne l’est en aucun cas.

En réalité, dans un mouvement de panique, chaque individu étant solitaire au départ devient un élément incontrôlé dans un groupe désorganisé.

Bien entendu, l’état de panique se propage par imitation et contagion. Ainsi, se fondre dans le collectif se présente comme une façon de ne plus être seul.

Les conséquences d’une réaction type panique

Le groupe est donc déstructuré, et ne sera plus organisé selon un principe hiérarchique dans lequel les rôles et statuts de chacun sont différenciés. 

Les effets de cette situation sont multiples :

  • Les membres ne respectent plus les consignes qu’ils connaissaient pourtant précédemment.
  • Les individus n’exécutent plus les ordres reçus de manière organisée et disciplinée.
  • Les consignes n’étant pas suivies, les réponses et réactions deviennent inadaptées, illogiques, voire irrationnelles.

De ce fait, la désorganisation ambiante avec cet enchevêtrement des rôles est dangereuse pour l’ensemble des victimes et leurs proches.

Ainsi, le risque majeur associé à une alerte nucléaire est celui d’un comportement collectif de type panique avec fuite rapide et automatique, même si la catastrophe n’est pas suivie d’une contamination effective.

Lors des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki par exemple, bien que le contexte ait été autre (celui de la guerre), ce phénomène a pu être observé quand on a vu les rescapés fuir la ville, marcher lentement pendant des heures, avant de s’arrêter sur des collines où ils ont mis plusieurs heures pour récupérer leurs esprits.

Quels sont les événements pouvant engendrer la panique ?

La panique peut naître lors d’un mouvement de groupe nécessité ou guidé par l’actualité sociopolitique comme :

  • Les déportations,
  • Le déplacement de réfugiés,
  • Les situations de bombardement ou de guerre civile,
  • L’usage d’armes à propagation invisible ou implacable (chimique, bactériologique ou nucléaire).

Un mouvement de panique peut également apparaître lors de :

  • Catastrophes naturelles,
  • Toutes les situations citadines ou collectives liées à un attentat ou un accident industriel.

Citons comme exemple concret l’attentat du World Trade Center à New York ou encore l’explosion industrielle de Toulouse, en septembre 2001.

Ceci étant, les réactions de type panique peuvent surgir sans qu’un événement dramatique en soit l’origine. Ainsi, toute foule organisée comporte ce risque : 

  • Pèlerinages, rassemblements religieux ou sectaires,
  • Concerts, manifestations sportives, 
  • Défilés politiques ou meeting. 

Les mouvements de panique génèrent un nombre de victimes supplémentaires et désorganisent les capacités opératoires des secours. D’ailleurs, les événements relatant ces faits sont nombreux :

  • Éruptions de volcans et tremblements de terre,
  • Bombardements de la Seconde Guerre Mondiale et attentats du métro parisien 
  • Incendies comme celui du night-club « Le Cinq-Sept », à Saint-Laurent-du-Pont (1970), qui a fait 147 morts,
  • Mouvements de foule lors des rencontres sportives (drame au Stade du Heysel faisant 38 morts, en 1985).

Quand des réactions de panique sont sur le point d’apparaître (suite à une alerte, un accident ou un événement particulier), il faut réagir rapidement, tout en restant calme. 

Dès que possible, il s’avère nécessaire de contacter les services de secours ou les autorités, surtout si la foule commence à s’agiter. Dans ces cas, disposer d’un téléphone incassable peut s’avérer indispensable puisque cet appareil possède une grande résistance en cas de catastrophe.

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Bastien

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