Comment faire face aux risques chimiques ?

Pour mieux prévenir les risques et dégâts associés aux accidents chimiques en milieu industriel, nous allons approfondir les agents toxiques et les armes utilisées lors d’un attentat chimique.

Les agents toxiques

Les substances toxiques peuvent occasionner des brûlures ou des gelures, car au contact de la peau et des muqueuses, l’agent chimique provoque des réactions chimiques qui vont modifier notre structure cellulaire.

Un corrosif a souvent un effet irréversible alors qu’une substance irritante aura des conséquences plus modérées.

Ces produits toxiques peuvent aussi avoir une toxicité générale, neurologique, cardiaque ou hématologique. 

Quoi qu’il en soit, on recense trois classes principales de substances particulièrement nocives : les anoxiants, les caustiques et les neurotoxiques.

Les anoxiants

Ils peuvent provoquer des effets plus ou moins graves :

  • Irritations des yeux ou irritation pharyngée,
  • picotements suite à l’absorption,
  • altération de l’état de conscience, voire état d’ébriété avec « diarrhée » verbale,
  • maux de tête et vomissements,
  • coloration rose de la peau.

Le monoxyde de carbone (CO)

On le retrouve souvent dans les locaux mal aérés ou chauffés par un poêle, notamment lorsque le chauffe-eau fonctionne mal. Le CO prend la place de l’oxygène dans l’hémoglobine et gêne la respiration.

Quel est l’antidote ? L’oxygène.

Les cyanures

Particulièrement toxiques, voire mortels, ils proviennent surtout de la combustion des matières plastiques.

Quel est l’antidote ? L’hydroxocobalamine.

Les caustiques

L’odeur et l’effet irritant de ces produits poussent généralement les victimes à fuir leur émanation.

En cas d’intoxication brutale, le sujet peut présenter plusieurs lésions de différentes natures :

  • Ophtalmiques,
  • cutanées (brûlures),
  • respiratoires (difficultés à respirer et parfois détresse),
  • digestives : vomissements et diarrhées.

Le chlore

On le retrouve dans de nombreux produits, parfois à usage domestique comme l’acide chlorhydrique.

Ce gaz jaune verdâtre présente une odeur irritante qui peut engendrer des boursouflures de la peau, une gangrène et un œdème pulmonaire. 

L’ammoniaque

Il s’agit d’un gaz très toxique pour les voies respiratoires supérieures : nez, œsophage, larynx…

Les neurotoxiques

Généralement, ces agents sont utilisés dans les insecticides et pourtant, leur toxicité s’avère redoutable.

Ils provoquent divers troubles :

  • Digestifs (salivation, vomissements et dysenterie),
  • respiratoire (spasme des bronches) et/ou oculaires,
  • cardiaques (trouble du rythme),
  • neurologiques (paralysie, convulsions et coma).

En cas d’exposition, l’antidote est l’atropine.

Les gestes qui peuvent sauver

Suite à une intoxication par des substances chimiques, ces actions sont primordiales pour minimiser les risques sur la santé :

  • Appeler son médecin ou le centre antipoison régional (qui change selon le département),
  • retirer les vêtements souillés, voire gelés pour certaines substances,
  • rincer la peau, et spécialement, les yeux par grande quantité d’eau froide,
  • ne pas tenter de se faire vomir,
  • traiter les gelures comme les brûlures,
  • retirer tout être vivant de la source contaminante.

Si une victime perd conscience, il vaut mieux la placer en position latérale de sécurité. 

En cas de suspicion de gravité, il convient de se mettre au repos absolu et de respirer de l’air frais. 

L’attentat chimique

Les attaques chimiques peuvent utiliser différents types d’armes, mais s’avèrent généralement très meurtrières.

Par quels produits?

Les principaux agents chimiques servant lors d’un attentat chimique sont répartis en 4 catégories en fonction de leurs effets sur l’organisme :

  • Les toxiques sanguins (touchant le sang),
  • les vésicants (créant des ampoules sur la peau),
  • les suffocants (attaquant le système respiratoire),
  • les neurotoxiques (touchant le système nerveux).

On peut également classer ces agents nocifs selon la durée de leur effet.

Les agents fugaces : sarin, acide cyanhydrique et phosgène

Apparaissant sous forme de vapeur, ils provoquent des effets pouvant durer jusqu’à 6 heures selon les conditions atmosphériques.

Ces substances peuvent servir à mettre un adversaire hors de combat avant même une attaque.

Les agents persistants : ypérite, tabun, hydrogène arsénié…

Ils se présentent sous forme de liquide ou d’aérosol, dont les effets atteignent jusqu’à 15 km autour de la zone d’épandage.

Ces substances dites persistantes contaminent les sols, jusqu’à un mois après leur lancement.

En principe, ces produits permettent de neutraliser un terrain afin d’empêcher l’adversaire de manœuvrer.

Les agents semi-persistants : soman entre autres

Ils sont susceptibles de désorganiser un adversaire en empêchant celui-ci d’accéder à certains points (gares, ponts et dépôts) pendant quelques heures.

Nous n’aborderons pas les poisons, qui par leurs propriétés et utilisations, relèvent davantage de la criminalité individuelle que du terrorisme à visée collective.

Les toxiques sanguins

Ces produits détruisent les globules rouges. Pénétrant par les voies respiratoires, ils sont souvent des effets mortels.

L’acide cyanhydrique

Représentant le principal toxique sanguin, ce liquide incolore à l’odeur d’amande amère était utilisé dans les chambres à gaz durant la Seconde Guerre mondiale.

Si l’exposition provoque des brûlures au niveau de la peau et des yeux, l’inhalation entraîne une perte de connaissance et des difficultés respiratoires.

En privant le cerveau en oxygène, il cause un arrêt cardiorespiratoire et un effet mortel.

Quel est l’antidote ? La vitamine 812.

Les vésicants

Ils se présentent sous forme de liquide huileux et épais.

La substance vésicante la plus connue est l’ypérite ou gaz moutarde ; principalement utilisé lors de l’attaque d’Ypres (Nord de la France) pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ils peuvent agir par inhalation, mais lorsqu’ils sont vaporisés, ils causent la mort par asphyxie.

Les vésicants peuvent aussi pénétrer par la peau, dont ils détruisent les cellules.

Leurs effets immédiats sont des lésions cutanées bulleuses, des troubles respiratoires ou oculaires.

Ces produits ont également un pouvoir contaminant.

L’ypérite

En principe, l’ypérite est un liquide inodore et incolore, mais une fois mélangé à des solvants, il devient gazeux et prend une odeur de moutarde, d’ail ou de savon.

Affectant la peau et les yeux, ce produit attaque les poumons par brûlure des voies respiratoires.

Alors que les premiers symptômes apparaissent au bout de 30 minutes après intoxication, l’ypérite est plus invalidante que meurtrière.

Le Lewisite

Liquide incolore à l’odeur de géranium, il a beaucoup servi durant la Première Guerre mondiale.

Ses effets sont plus ou moins majeurs :

  • Brûlures de la peau,
  • importante irritation des yeux et des voies respiratoires,
  • toux violentes.

Pour information, son antidote est le Dimercaprol.

Les suffocants et hémotoxiques

Ces produits n’ont pas de pouvoir contaminant, mais leurs effets sont tout aussi dévastateurs.

Les suffocants se présentent sous forme de liquide, encore plus volatil que les vésicants.

Agissant exclusivement par inhalation, ils provoquent immédiatement un œdème des poumons et une asphyxie.

Le chlore

La contamination par le chlore se fait généralement par inhalation ou voie cutanée.

Le phosgène

Ce gaz incolore, parfois légèrement jaunâtre, présente une odeur d’herbe fraîchement coupée.

Moins toxique que le gaz moutarde, il reste toutefois très nocif, particulièrement irritant pour les poumons et la peau.

Les neurotoxiques

Les neurotoxiques causent une paralysie des muscles respiratoires. 

Ils sont créés à partir d’ingrédients qui entrent dans la composition des insecticides, des engrais et certains colorants.

Le sarin

Il s’agit d’un liquide très volatil, incolore ou jaune foncé, qui présente une odeur de peinture.

Inhalé ou absorbé par l’épiderme et les yeux, il s’attaque au système nerveux entraînant une perte de contrôle de la motricité.

La victime exposée va alors présenter des nausées, des diarrhées et des toux. 

Puis viennent les difficultés respiratoires, dans un contexte de faiblesse musculaire.

Par la suite, les convulsions et étouffements précèdent la mort.

Pour l’antidote, les secours prescrivent l’atropine.

Le saman

Pouvant être incolore ou brun foncé, ce liquide possède une odeur camphrée.

Les symptômes après absorption sont à peu près les mêmes que pour le saman.

La victime, prise de convulsions, va sombrer dans le coma et décède par étouffement.

Quel est l’antidote ? Le Mestinon.

Le tabun

Plus nocif que le sarin et le saman, ce liquide incolore (à brun foncé) a une odeur de peinture.

Il s’avère extrêmement dangereux que ce soit par inhalation ou contact épidermique.

Dans les secondes qui suivent l’absorption, la salivation, les vomissements et les diarrhées apparaissent.

Ces symptômes sont suivis de vertiges qui précèdent le coma.

La paralysie des muscles respiratoires et la fermeture des bronches entraînent ensuite le décès.

Quel est l’antidote ? L’atropine.

Le XV

10 fois plus toxique que le sarin, ce liquide incolore et inodore peut se répandre dans l’air ou l’eau.

Par étape, il provoque surtout :

  • Larmes,
  • écoulements du nez,
  • salivation,
  • transpiration.

Attaquant le système nerveux et musculaire, le XV entraîne inévitablement la mort.

Son antidote ? L’atropine.

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Bastien

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